« Au-delà des dépôts institutionnels », un article de Laurent Romary et Chris Armbruster

30Juin09

[MAJ – 090706]Vigoureuse critique du papier de Romary & Armbruster par Steven Harnad sur son blogue (Beyond Romary & Armbruster On Institutional Repositories). L’argumentaire est sur le fond assez semblable au commentaire déposé par S. Harnad ici-même en début d’année, bien que plus détaillé: l’important n’est pas la forme du réservoire mais son contenu et pour apporter du contenu au réservoir la solution est le mandat impératif. Avec une précision ici: le mandat impératif le plus exhaustif est celui de l’institution, dit Harnad, (et non celui du subventionneur comme dit chez Romary et Armbruster), les dépôts institutionnels sont donc plus adaptés à la mise en place d’un mandat exhaustif (et du coup SH prend part dans la querelle central vs. institutional). Comme précédemment, il me semble que SH sous-estime le facteur appropriation/acculturation et qu’il universalise un peu vite le modèle anglo-saxon des dépots institutionnels (dont par ailleurs il admet qu’il peine à passer un seuil assez modeste faute de mandats impératifs). [MAJ]

Laurent Romary co-signe un article mis en ligne sur le site du SSRN (Social Science Research Network), également déposé sur HAL, plaidant pour des solutions d’archivage ouvert centralisées (au moins partiellement).

Laurent Romary, alors directeur de l’information scientifique au CNRS, avait initié et coordonné les discussions qui ont débouché sur le signature du protocole d’accord AO. Il avait quitté le poste de directeur de l’IS peu avant la signature officielle du protocole (finalisé depuis fin 2005) en juillet 2006 et n’a donc pas participé à la mise en oeuvre (décevante) de ce protocole.

Après le saut, traduction de quelques extraits où je reconnais, outre l’argumentation dans la querelle classique archives institutionnelles vs. archives centralisées,  la continuité d’une réflexion sur le rôle de notre profession dans une nouvelle organisation du circuit de la publication scientifique, aussi la prudence en ce qui concerne l’exploitation bibliométrique (et ses éventuelles conséquences en termes d’évaluation) des dépôts – et plus généralement les questions « politiques » posées par la définition de plateformes de référence.

Romary, Laurent and Armbruster, Chris: Beyond Institutional Repositories (June 25, 2009)

les solutions institutionnelles existantes, même mises en réseau à l’échelle d’un pays ou à la dimension de l’Europe, ont largement échoué à tenir leurs promesses. En conséquence, on explore ici une autre voie vers une infrastructure plus robuste et des dépôts plus importants en vue de meilleurs services pour le monde scientifique.

L’expérience des dépôts à grande échelle par les éditeurs et des dépôts assistés par des bibliothécaires nous offre deux leçons. D’abord, l’idée qu’un mandat de dépôt poussera les auteurs à taper quelques caractères de plus pour auto-archiver une version définitive est erronée sur le principe. Donner accès libre aux résultats publiés, que ce soit le manuscrit final de l’auteur ou la version de l’éditeur, demande des validations (contrôle de version, métadonnées) et des solutions à long terme (archivage, accès) qui entraînent que bibliothécaires et éditeurs sont beaucoup mieux placés pour gérer le dépôt des publications. S’il en est ainsi, il en découle une deuxième leçon, à savoir qu’une solution à grande échelle est la façon la solution économiquement la plus efficace pour organiser le dépôt des résultats finaux.

La validation et l’enrichissement des métadonnées devrait être une activité de base pour rendre possibles des services améliorés à la fois rapides et pérennes. On peut identifier certains domaines fondamentaux, par ordre d’importance:
– information bibliographique (….)
– identité des auteurs et l’affiliation (…)
– descripteurs: ils peuvent être fournis par l’auteur mais il serait préférable qu’ils soient produits par des bibliothécaires, ou au moins vérifiés (…)

Si nous plaidons pour une infrastructure coordonnée basée sur des dépôts de grande taille, il serait pertinent que la gestion des données soit localisée aussi près que possible de là où la recherche elle-même est menée. Par assistance éditoriale nous entendons une gamme complète de services personnels qui offrent une aide aux chercheurs, équipes et laboratoires pour assurer une large agrégation du contenu ainsi que son enrichissement.

Cela devrait être accompagné d’une certaine évolution dans le champ des sciences de l’information et des bibliothèques en sorte qu’une bonne compétence en gestion de l’information soit complétée par une connaissance suffisante des méthodes et des technologies de l’information numérique. Nous pouvons prévoir que le terme « bibliothécaire » devrait tôt ou tard être remplacé dans l’environnement de la recherche par celui de « curateur numérique » [« digital curator », pas trouvé de traduction satisfaisante!]. »

« une des questions centrales pour tout dépôt est de savoir s’il doit autoriser les déposants à enregistrer des publications sans leur associer le texte intégral correspondant. Nous soutenons l’idée que les notices bibliographiques font partie du continuum de publication et qu’elles devraient être incorporée dans le champ d’un dépôt. De plusieurs façons, pousser (ou obliger) les communautés de recherche à enregistrer leurs publications les amène à considérer les avantages de déposer aussi le texte intégral.



1 Responses to “« Au-delà des dépôts institutionnels », un article de Laurent Romary et Chris Armbruster”

  1. Vous parlez de culture? pour les moeurs qui ont a peine 3-4 ans? Mieux vaut réféchir rationnellement sur les contingences pratiques que de tout de suite faire appel à « la différence anglo-saxone » (qui n’est souvent que notionnelle)…


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